LES RAPACES SONT A L’AFFÛT

En cette période de crise sanitaire, et alors que la catastrophe économique produira bientôt ses effets dévastateurs, tous les gouvernants présents ou passés ont compris que le monde d’avant achève son effondrement.

Pour ces professionnels du pouvoir, de la communication et de la défense de leurs intérêts, l’enjeu consiste à s’assurer une place confortable dans le « monde d’après ». Peu leur importe le nouveau visage du monde qu’il conviendra de construire, pourvu qu’ils conservent leurs privilèges. Pour eux, la question posée n’est pas de savoir si ce monde sera plus juste et orientée vers la recherche du bonheur, mais quelle sera leur position et leur statut pour préserver les avantages.

Il faut distinguer deux catégories.

Il y a ceux qui, dans le sillage d’Emmanuel Macron, se placent d’ores et déjà pour intégrer le gouvernement de « concorde » voulu par le Président de la République à l’issue du confinement. Ce sont les anciens socialistes et républicains qui n’ont jamais eu aucune autre conviction que celle de leurs intérêts. Pas étonnant de retrouver les noms de Manuel Valls – champion national incontesté dans la catégorie lèche-botte du pouvoir –, Nathalie Kosciusko-Morizet, Michel Barnier ou encore Stéphane Le Foll. Autrement dit, changer les personnes, jamais les idées (ils n’en ont pas). Pour ceux-là, je ne me fais aucun souci. Leur appartenance au « vieux monde » est si évidente que personne ne sera dupe.

Il y a ceux, plus subtils et sournois, qui ont raréfiés leurs apparitions médiatiques depuis plusieurs années et qui feront de « surprenants come-back » (c’est comme cela que les médias les présenteront). Ce sont ceux qui auront depuis toujours défendu le système libéral, les politiques d’austérité, la soumission totale au libre-échange de l’Union Européenne, l’impuissance face aux délocalisations, la nécessité de baisser le budget des services publics et la flexibilité du marché du travail (liste non exhaustive). Par pur opportunisme, ils voleront les idées et solutions de ceux qui ont toujours été ostracisés par le système, traités de populistes, d’extrémistes, d’antisémites ou de fascistes parce qu’ils défendaient la souveraineté de la nation et du peuple, la justice fiscale et sociale, l’intervention de l’Etat dans l’économie, et les services publics comme l’hôpital, l’éducation, la police et la justice. Les voyez-vous venir les Xavier Bertrand, Rachida Dati, Raphaël Glucksmann et autres ? Aujourd’hui, le premier déclare qu’on ne peut pas demander des efforts aux français mais ne sera jamais prêt – pourtant seule solution – à faire (enfin) payer aux ultra-riches leurs impôts comme les autres. La deuxième vante aujourd’hui les gilets jaunes qui sont ceux qui font fonctionner les activités essentielles à la nation en cette période, mais où était-elle passée depuis le 17 novembre 2018 quand le peuple avait besoin de soutien ? Le troisième déclare que la nécessité d’être souverain doit primer l’idéal européen alors qu’en libéral convaincu et « citoyen du monde », il déclarait hier se sentir plus proche de la bourgeoisie mondialisée que de ses concitoyens français. Ceux-là m’apparaissent plus dangereux si l’on n’y prend pas garde. Ceux qui auront contribué d’une manière ou d’une autre au monde d’avant ne devront pas pouvoir participer à la construction du monde d’après. Il faudra, pour cela, vérifier les convictions réelles au-delà des éléments de langage, avoir de la mémoire, et n’accorder notre confiance qu’aux personnes prêtes à sacrifier leurs intérêts personnels pour la cause commune.

#OnNoublieraPas


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